
Peintre, sculpteur et céramiste, mon univers est fait de terre, d’espaces et de liberté.
Si tu sors au moment où le soleil est le plus haut, Mésiméras, l’Ombre de Midi, te surprendra et te fera disparaître dans son grand sac…
Telle est l’histoire qui a nourri l’imaginaire de mon enfance et qui continue, malicieusement, à me jouer des tours dans mon travail. Cette ombre bleue, profonde, vient s’insinuer sur le blanc et se métamorphose en une multitude de petits êtres mystérieux.
Insaisissables, ils se font esprits, oiseaux, hiéroglyphes ; ils me guettent, ils me surprennent toujours. Ils me procurent autant de trouble que les âmes errantes des enfants mort nés, esprits telluriques, qui se cachent et murmurent dans les touffes de thym et les cistes.
Je suis né le 7 novembre 1952 à Vori sur l’île de Crète. Je grandis dans un village et passe beaucoup de temps dans la nature, avec les oliviers et les nombreux oiseaux que j’élève. Ma sensibilité rencontre alors en Crète, terre de légendes et société rurale traditionnelle, un terreau fertile pour se développer. Cette enfance fut bercée d’histoires. Des histoires d’abord racontées par ma grand-mère maternelle Charikleia avec qui je développe une relation forte. Dans sa petite cour où elle cache des citrons sous du sable et de la paille pour les conserver ou bien dans sa cuisine, elle a toujours une anecdote ou une histoire à raconter. A l’école, je suis subjugué par les récits de la mythologie ou de l’antiquité grecque. J’aime particulièrement les douze travaux d’Hercule, échos du dépassement de soi. Pendant le cours de travaux manuels, nous devons sculpter des visages ou des formes dans des pierres; ce sont ces figures de la mythologie qui m’inspirent.
A 8 ans, je réalise une lyra, instrument de musique traditionnelle, à partir de bois de mûrier, trouvé dans la campagne. Ainsi, je puise dans le milieu qui m’entoure des moyens et des sources d’inspiration pour donner corps à mon imagination. Pendant quinze ans, je travaille dans l’exploitation agricole familiale et continue à réaliser des sculptures en pierre.
Puis, le 5 mai 1968, je prends la décision de partir pour m’engager dans la marine marchande à Athènes. Poussé par la curiosité de rencontrer le monde, je vogue vers l’Europe, les Etats-Unis, l’Asie et l’Australie. Ce fut une période où je m’enrichis de diverses rencontres : des marins de tous horizons, une exposition inattendue d’Andy Warhol à Osaka en 1970, un échange à Cape Town avec le grand écrivain, poète et marin grec Nikos Kavvadias…
Après mon service militaire effectué dans la marine, je rentre à Vori en 1975. Je me consacre alors à mon travail artistique. Esquisses à l’encre de chine, aquarelles, sculptures en bois, pierre ou terre ; je multiplie les techniques, les supports et les approches.
La rencontre avec ma femme, Michèle, m’ouvre les portes de la France et de Paris. En 1982, j’ai le plaisir de travailler aux Beaux-Arts dans l’atelier de Louis Nallard en tant qu’élève invité puis aux côtés de Pierre Alechinsky à partir de 1983. J’ai toujours voulu conserver un lien fort avec la Grèce. Mes expositions se sont donc tenues tour à tour dans mes deux pays, de coeur et d’adoption : Institut français d’Athènes, MAC 2000 et salon Réalités Nouvelles, Musée d’art contemporain de Crète à Rethymnon, basilique Saint Marc d’Héraklion, librairie Loliée à Paris… De nombreuses sérigraphies et linogravures sont également présentes dans la galerie Juffermans à Utrecht aux Pays-Bas. Depuis 2015, je réalise des sculptures en métal, inspirées de récits mythologiques tel l’enlèvement d’Europe ou bien de légendes populaires faisant apparaître sirènes, oiseaux ou personnages fantastiques.




Gravure, pastel, encre de chine, céramique, sculptures, bois, métal, toile, pierre : les formats, matériaux et techniques que j’utilise sont divers et composent mon imaginaire, inextricablement lié à la Crète, qui se veut tour à tour malicieux, mystérieux et onirique. Ce site voit le jour pour vous inviter à une promenade dans cette œuvre. Il a été réalisé par ma femme, Michèle Geredakis, et ma fille, Marie Geredakis, que je remercie vivement. Je tiens également à remercier Nikos Kotsovinos, professeur émérite à l’université Démocrite de Thrace, pour sa contribution à la traduction grecque de ce site.
Je vous souhaite la bienvenue dans mon univers !